Mes copains Geek
J’avais le titre de ce post en tête après avoir partagé mon déjeuner du jour avec l’un d’eux, mais je réalise que la définition du Geek ne s’applique pas stricto sensu à ces garçons là.
Non. Un geek, il est –si l’on rentre dans le stéréotype le plus parfait- un peu gothique, un peu enveloppé, le cheveu long et le tee-shirt noir XXL. Il est avachi devant son, ses écrans d’ordinateur et passe son temps, en écoutant du heavy metal, à pirater, télécharger, installer moult programmes informatiques tout aussi inutiles qu’abscons. Il ne parle que de ça, respire au rythme des sorties Oui, ma caricature est dure, impitoyable et dénuée de gentillesse, j’en conviens.
Il se trouve que des garçons comme cela, je n’en connais pas. Peut être même n’existent ils vraiment que dans l’imaginaire délirant d’un réalisateur de navet américain, type American Pie.
Mais peu importe.
Mes amis geeks, pardon, ingénieurs informaticiens, sont bien plus délicats qu’un Update ou un patch de sécurité Windows.
Ils ignorent généralement tout des dernières tendances et marques à la mode, portent depuis des années les mêmes pulls en jacquard parfaitement has been, ces pantalons parfois un peu courts aux chevilles, laissant apparaître des godillots confortables sur des chaussettes parfois … blanches.
Leur parka d’hiver kaki ou beige enveloppe une démarche discrète. La monture de leurs lunettes change de temps en temps, de même que la légère calvitie que je vois apparaître sur leurs fronts au fil des années.
Certains sont mariés. Ont des enfants.
D’autres non. Ce célibat pas toujours choisi reste un sujet assez peu abordé lors de nos déjeuners. Comme une gêne vite balayée par une conversation tournant autour de sujets aussi pointus que l’expo bidule, ou le dernier film coréen sorti. Parce que ceux là n’y connaissent rien en couches culottes, en caprices d’enfants, en fatigue de parents. Ceux là ne survolent ces sujets qu’au travers de week-ends passés avec des frères et des nièces.
Parce que les heures qu’ils ne passent pas devant un PC de bureau, forcément désossé, ils les consacrent à leur culture, à défaut de vie de famille.
Alors face à ces garçons, qui comparent allègrement entre deux bouchées à midi les mérites de Old Boy contre ceux du Vieux Jardin, je ne sais que taire mes soucis de mère.
Ils n’ont apparemment la coupe de cheveux qu’il faut pour séduire, ni la bonne paire de baskets, voire pas forcément le métier le plus sexy. Sont peu sportifs. Ils sont timides et peu débonnaires. Discrets et serviables.
Ils sont généralement riches de savoir et de culture, il suffit de gratter un peu sous le pull en acrylique…