Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sécotine and so on
Archives
12 juin 2008

Quatre murs et un toit

collage9

Paraphrase facile ... Autant inspirée d'un chanteur de ma génération que de ce blog , découvert aujourd'hui.

Mon amour des maisons de famille vient de loin sans doute, du temps ou enfant mes dimanches et vacances étaient hébergés dans la douceur d'une demeure démesurée, où la solidité de la pierre rassure les soirs d'orage. Le jardin, immense pour mes petites jambes d'enfants, abritait potager minutieux et étangs bourdonnants. Il y avait un chemin au nom de ma cousine, un chemin à mon nom. Ils longeaient les étangs, se rejoignaient puis se perdaient aux limites de la propriété, les confins flous d'un champ de maïs et d'une borne à demi enfoncée dans le sol.

L'ambitieuse demeure a abrité repas de et conflits de famille, toutes générations confondues, sous l'oeil austère des pastels napoléoniens.
Enfance bercée du rythme lent des horloges, meubles de famille en noyer ciré, j'ai gardé de cela le goût des maisons.

Aujourd'hui, ma maison de famile se batit au fil des saisons, initialement ferme en déshérance, elle était repoussante au premier abord. Aucune femme n'avait égayé de sa présence les murs moisis, nombre de candidats à l'achat ont reculé devant la baraque scrofuleuse que leur présentait tant bien que mal un agent immobilier blasé.
Aujourd'hui, elle offre au visiteur un aspect humain dans nombre de pièces, mais elle recèle tout de même des secrets bien gardés derrière les portes à demi fermées. Les réminissences de sa laideur pas si vieille sont encore bien visibles, ça et là. Les projets que nous batissons pour nos quatre murs sont ambitieux, démesurés, ils se comptent à l'échelle d'une vie.

Oui, là où l'on demande flexibilité et réactivité aux hommes dans un contexte économique peu favorable, là où les lois enjoignent désormais le vulgus pecum de mettre de côté ses désirs de jardin indépendant et de maison sympathoche au profit d'une cage à poule (pardonnez ma franchise) de centre ville ou de banlieue, nous avons fait comme certaines d'entre vous. Choisir de nous enraciner là où l'âme existe. Choisir de nous lier à cette batisse imparfaite, qui nous a donné beaucoup de fil à retordre et qui n'a pas fini de nous surprendre. Choisir de retaper patiemment cette maison, à laquelle nous avons souhaité confier notre vie de famille.

C'est alors que le travail de titan a démarré. Les rêves les plus fous ont cédé le pas sous la pression triviale du banquier qui tient à son chiffre et vous trouve sympathique mais peu solvable. L'imagination au pouvoir, nous avons tenu bon, vu et revu nos plans, minutieusement choisi les solutions parfois les plus retorses pour arriver à nos fins. Nos désormais voisins nous envient "elle a du potentiel", "ça vous fait un bel espace" et oui, nous savourons la vie la plus belle qui soit ici.

Oh non, elle n'est pas tout à fait comme je l'aurai rêvé. Mais les rêves sont souvent faits pour rester au placard, dans la boite "rêve à atteindre" et faute de les attraper, on peut au moins s'en approcher.
Oh oui, il en reste, des choses à faire, dans cette maison, dimensionnée pour abriter une famille.
Le travail de toute une vie sans doute, et chaque nouvel aménagement est une petite victoire qui rapproche cette ferme croulante, tous les jours un peu plus des images de papier glacé des Coté Ouest qui s'empilent ici.

Certes, le projet était rudement ambitieux, ici point de pastels napoléoniens surveillant les repas d'un oeil sévère. Mais maison de famille quand même, en construction toujours.

Publicité
Commentaires
T
J'aime ta franchise et l'amour que tu sembles porter à ces pierres qui deviendront, pour vous, pours les enfants, pour les mais, la maison de VOTRE famille.<br /> <br /> Belle découverte ce soir que celle de ton blog, subtil, doux, riche, tout ce que j'aime.
E
Nous aussi nous avions notre maison de famille, un ancien presbytère en Sologne, revendu à la mort de ma grand-mère. Cela restera mon plus gros regret: ne pas avoir pu le racheter. Mais bon j'espère bien un jour bâtir un beau projet comme l'est "La Ruine" ! Biz
U
Je comprends assez bien tout ça ! <br /> En fait avant d'avoir une maison je ne me rendais pas compte de tout le boulot, et surtout de toutes ses responsabilités... <br /> Avant en appart nous avions une copro et tout le monde participait aux réparations, il y avait aussi le syndic qui intervenait tout de suite au moindre mal... maintenant nous sommes seuls à bord... un peu dur l'hiver quand il faut gérer problème de canalisation, de chauffage, réparations en tous genres... <br /> Mais quand arrive l'été et ses belles promesses... alors je savoure enfin (d'ici le prochain hiver)... <br /> Gros bisous, <br /> Under.
M
J'aurais pu écrire ce post tellement je te comprends, au moins le premier paragraphe, parce que nous n'avons pas encore franchi le pas... Je trouve ça ambitieux, courageux et noble... <br /> Le foyer et la famille sont, à mon sens, des pilliers importants, et les souvenirs qui s'y crèent soufflent la douceur encore des années plus tard.<br /> Je vous souhaite beaucoup de bonheur dans votre Maison de famille !
I
Tu avais un chemin à ton nom? Tu m'étonnes qu'avec un tel passif, tu ne transiges pas, la vieille batisse dotée d'une âme bien incrustée ou rien. Moi, je n'ai jamais eu de chemin à mon nom, alors j'ai transigé, je vis dans un pavillon Bouygues... à la presque campagne quand même. En même temps, quand je vois qu'on a une salle de bain qui réclame depuis 4 ans un coup d'enduit et de peinture, je me dis que c'est pas plus mal de vivre dans une maison chiche en gros travaux. <br /> bises.
Sécotine and so on
Publicité
Publicité