J-2
Vendredi, à cette heure-ci, je suis dans l'avion.
Vendredi, à cette heure-ci, j'aurai bouclé la maison, bagages en soute, petit garçon posé chez ses grands parents.
POur 10 jours.
Petit garçon.
La semaine, un peu agitée, m'a fait un peu perdre le fil de mon fils.
Je réalise ce matin que c'est notre avant dernière journée ensemble, en le posant chez sa nounou (NB : j'ai pu finalement sauver ma doudoune... Ouf !)
Les baisers que je claque sur ses joues sont les derniers avant 10 longues journées.
BIen sur, ça me serre le coeur et me noue la gorge.
Autant voyager est un pur plaisir, autant ce voyage là est la cerise sur le gateau, autant mon coeur de maman est mal à l'aise de savourer ce plaisir égoïstement.
Mon dernier voyage aux Etats Unis remonte à plus d'une décade. L'Amérique m'a fait rêver, l'Amérique m'a donné la nausée. Aujourd'hui, même si je rêve plus de Nouvelle Angleterre que d'Utah, je savoure d'avance ces paysages mythiques, j'imagine déjà quel album jouera dans mon Ipod à ce moment là. J'anticipe, je fantasme, je me fais des films. Des étoiles plein les yeux, pas encore dans l'avion.
Et petit garçon dans tout ça. Je sais qu'il sera entre de bonnes mains, je sais qu'il sera choyé, aimé, soigné, qu'il riera. Est ce la perspective qu'il me manque, de manière égoïste, qui me rend triste, ou que sa maman lui manque ?
La perspective d'avoir du plaisir à me gargariser des paysages de Lucky Luke, éhontée, à 10.000 km de lui ?
Peu importe. Ca doit être ça, l'instinct maternel.