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Sécotine and so on
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14 février 2011

L'instituteur est parti

Non, plus d'inquiétude pour les effectifs, ici. Après de longues semaines à compter, recompter les enfants, nous pouvons passer à autre chose. Ici, la troisième classe est sauvée pour cette année. La vie du village tient en grande partie à son coeur qui bat dans la cour de récréations.

Son nom était arrivé par la bouche du directeur d'école, en fin d'année dernière. On nous annonçait un maitre d'école pour la classe de maternelle. Ca a fait jaser. Ah oui, un maitre, ça changera.

Et puis la rentrée est arrivée et lui avec.
Il a amené son attirail d'instruments de musique, son allure d'étudiant attardé et son enthousiasme.

Il s'est présenté devant ce parterre de mamans curieuses et amusées, un peu ridicules toutes assises sur les chaises de leurs enfants, incapables de ranger nos jambes. Il a dit avoir de la chance d'être tombé chez nous. Nous avions souri, en nous disant que nous avions de la chance de l'avoir.

Il a partagé son envie de transmettre à nos enfants, il leur a appris à chanter tant et si bien que nos têtes résonnent encore souvent des notes de Petit Escargot.

Il a même été taquin, voire irrévérencieux lors d'un épistolaire échange qui nous a fait pouffer de rire, à la maison.

Il a été très bien. Il leur a donné envie. Il nous a donné envie. Et puis son "mi temps annualisé" est arrivé à échéance, CDD implacable de la machine Education Nationale. Il était temps de laisser la place à la titulaire. Nous avons organisé un pot de départ dans lequel nous avons mis toute notre reconnaissance, toute notre affection. Nous lui avons demandé de revenir, l'année prochaine. Sa voix a même un peu tremblé lorsqu'il nous a remerciés.

Le lendemain, l'institutrice titulaire du poste est revenue, comme chaque année pour terminer l'année. Terrain connu, pas de surprises.
Mais l'instituteur était parti, laissant notre école "Petite Maison dans la Prairie" un peu esseulée, les notes de guitare ne résonneraient plus dans la salle de classe encore neuve.

Les huiles locales, venues récemment inaugurer le bâtiment qu'elles avaient contribué à financer, nous ont bien fait sentir que nous en avions de la chance, dans notre tout petit village. Oui nous avons une belle école, qui va continuer à vivre et grossir.
Entre deux toasts, la représentante de l'Académie, ou de l'Education Nationale, je ne sais plus, louait elle aussi le talent de ce tout jeune homme à s'occuper de nos enfants. Oui, peut être reviendrait il, l'année prochaine. Vole, vole, petit oiseau.

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Commentaires
R
C'est triste pour les enfants car ils s'y habituent....
M
Je ne comprends pas pourquoi le système est ainsi (la vieille anar', genre)... bon ça me fout un peu en l'air, tout de même, de voir les gens traités comme des pions, des fusibles, des... kleenex :/<br /> <br /> Grosses bises ma toi,<br /> Miss U<br /> <br /> x M
N
Quelle barbe, pour les enfants, de passer d'1 instit jeune et moderne qui leur donne envie à une instit... traditionnelle! Bon courage pour adoucir le changement auprès des têtes blondes qui, de fait, doivent avoir un peu moins d'allant, elles...
M
Tu l'appelles petit oiseau, mais c'est crô mignon ça !!
T
(et moi qui te parlais d'absence... ce n'était pas celle des billets mais celle de l'instit)<br /> <br /> Il va vous manquer, oui, mais vous avez pu lui dire combien il a compté pour vous tous.<br /> <br /> Et l'avantage du contact mail, c'est que même irrévérencieux, même graveleux, il peut continuer ;-)<br /> <br /> Ah, s'il pouvait venir ici une fois par semaine remplacer la mauvaise instit de ma fille...
Sécotine and so on
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