Liberty, suite (et fin)

Elle a tout compris. Elle a eu tout bon. Ces chemisiers là avaient enfin trouvé une enveloppe à bulles, l'enveloppe avait enfin reçu l'adresse d'une destinataire et tout était enfin parti par La Poste malgré les réticences de la charmante employée ("utilisez un carton la prochaine fois").

Ces chemisiers là avaient enfin rejoint leur destinataire, celle qui allait en faire quelque chose. Autre chose que des traine poussières, traine souvenirs inutiles, nostalgie usée à force d'être ressassée.

Nous avons discuté, et puis elle a taillé. Il y a quelques jours, j'ouvrais un peu fébrile l'enveloppe qui me retournait ces Liberty fleuris un peu vintage ressucités. Il y avait une robe, une chemise, un gilet à ailettes et le bandeau assorti. Il y avait de quoi faire joliment revivre ces étoffes fatiguées du poids de leur nostalgie, de leur histoire.

Non, ils ne seraient plus intacts. Oui, bientot ils seraient même trop petits pour les enfants qui bientot, vont les porter.
Mais qu'importe. Ils vivent, ils sont beaux, ils sont uniques, ils sont précieux.