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Sécotine and so on
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1 septembre 2008

Trajets


Découvrez Keziah Jones!

Le matin, il faut d’abord trouver une place de parking. Le grand terrain est vague, les rangées de véhicules sont approximatives, il faut viser le trou de souris pour se garer. Gratuitement, sous l’œil avisé de l’hotel de police. Puis ce sont les minutes de marche à pied jusqu’au bureau.

Longer cette grande avenue pleine de circulation, peu intéressante, passante, pressée. Tourner et emprunter la piste piétonne, qui côtoie dangereusement celle réservée aux cyclistes. Il n’est pas rare de se faire remettre sur son bout de bitume par une sonnette rageuse et pressée. Longer mon ami Chiper, indiqué sur le sol par un tag ad hoc « this is Chiper ». Chiper, c’est ce plat bonhomme blanc, tracé à la peinture signalétique. Silencieusement, couché sur le sol, il marche. Immobile, il marche. Son nom a été tagué sur le mur qui longe le goudron, par un inconnu qui souhaitait qu’on n’oublie pas Chiper. Qu’on sache qu’il est là. Qu’il nous indique où aller.

En l’occurrence et en ce qui me concerne, tout droit. Tout droit le long du bâtiment administratif d’une austérité quasi caricaturale. Plein d’administratifs là dedans, à tous les étages. Je tairai les images que je peux à toute vitesse envisager des personnes qui travaillent là dedans. Les préjugés ont la vie dure.

Ensuite, tourner à droite dans cette petite rue un peu délabrée, qui mêle HLM récents et bâtiments croulants. Sans compter ce théâtre néo classique, ancienne église aux colonnes toutes sévères. Façade incongrue dressée devant les balcons …

Puis encore à gauche, pour plonger dans le cœur de la ville ancienne. Boutiques, ateliers d’art, bureaux d’architectes, il flotte un air un peu bohême dans cette rue, aux façades anciennes et toutes neuves, fraichement repeintes, quartier en réhabilitation. La voirie choisit cette heure pour nettoyer les rues, je slalome entre les geysers d’eau et les caniveaux pleins.

Les antiquaires se pressent pour leur café matinal au troquet du coin, qui arbore un air un peu bobo entre les boutiques de gadgets et les patines des cadres anciens.

Encore à droite, rue de la paix. Qui porte magnifiquement son nom, calme quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit. Qui héberge le meilleur italien de la ville, loin des pizzérias clinquantes. Ici, on rentre par les cuisines. Ici, c’est la mamma qui fait les plats. Mais à cette heure matinale, les lourdes portes en bois sont closes. L’épicerie fine, à gauche, surprend toujours avec ses vitrines magnifiques, toutes faites de temps passé et de délices oubliés. Petites sucreries précieuses et étalages dignes de Zola.

Enfin les halles, et leur quotidien marché. Les chevilles mouillées, souvent, je traverse les étals et dépasse les mamies et leur caddie, qui à petits pas, tout petits pas, avancent sur les pavés. Prunes ou bananes aujourd’hui. Les maraichers s’appliquent pour que le marché soit beau, pour justifier leurs tarifs assez prohibitifs. Les fruits sont charnus et gonflés, les fanes de radis fraiches. Chacun son business…

Et puis mon bureau, d’alu tordu et de verre fumé fatigué. Les portes coulissantes s’ouvrent, les dalles en marbre ne font pas d’écho sur mes pas. Le bureau est surchauffé, j’allume l’ordinateur.

La journée commence.

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Commentaires
R
La réputation du Ciao A Te est surfaite.
L
j'ai hâte de lire la suite de ta journée !
Sécotine and so on
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