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Sécotine and so on
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17 août 2008

A la manière de ... (ou quelques jours avec Madame S*)

J'espère que Madame L me pardonnera ce pâle plagiat. Mais loin de faire l'objet d'un exercice de style, écrire à sa manière à elle me semblait convenir le mieux.

Jeudi, ils sont partis. Ils se sont dit au revoir le matin, c'est sur on se parlerait au téléphone le soir même. Madame S. est partie pour une longue journée de travail et n'est rentrée qu'après minuit dans une maison parfaitement vide. Pour l'attendre, pas de lumière allumée dans l'escalier. Non, juste les murs de la maison qui l'accueillirent. Ca y est, elle était en plein dans ce tête à tête bizarre avec sa maison, l'espace de quelques jours.

Le premier matin, Madame S. apprécia de n'être réveillée que par la fin de son sommeil. Prit son petit déjeuner seule, les gestes habituels du matin. Eau dans la bouillore. Cuillère à thé et English Breakfast. Grand bol Banania, jaune, contenant un demi litre pour démarrer la journée. Contrairement à l'habitude familiale, elle prit toutefois ce matin là son petit déjeuner à la table du salon, ordinateur allumé, petite fenêtre sur le monde. Le calme assourdissant de la maison l'entourait.

Comme lorsqu'elle était étudiante et vivait seule en ville, les journées de solitaire pouvaient passer sans qu'elle n'adresse la parole à personne. Toute une journée la bouche fermée. Et les journées à venir promettaient un schéma similaire.
Mais en ce 15 août pluvieux, l'ambiance pour rester seule était plus que parfaite, inespérée, un luxe chéri que celui de rester à la maison sans forcément de grands chantiers à entreprendre.
Pas de pelouse à tondre.
Pas de linge à laver, étendre, plier ou repasser et ranger.
Pas de repas pour 3 à préparer.

Elle pouvait manger ce qu'elle voulait. Comme lorsqu'elle était étudiante et faisait fi de son régime alimentaire.

Le samedi arriva, après cette journée silencieuse. Madame S. entreprit alors un petit chantier, pour que les garçons aient une surprise en rentrant. Oh, rien de grave, pas de révolution de maison. Non, Madame S. savait qu'il n'était pas bon de brusquer les choses (mais Madame S. ne vous dit pas de quoi il s'agit. Après tout, il a beau être loin, il peut lire ce blog).
Un tour dans les rayons de bricolage. Puis aller chercher des billets de train. Puis aller voir une amie. Puis rentrer, une fois le monde refait.

Madame S. a beau apprécier ces moments de total égoïsme et de temps jalousement gardé pour soi, les garçons lui manquent tout de même. Personne à caliner, personne à gronder et pas de café à partager. Par de projets à évoquer, les sempiternels "tu sais il faudrait quand même qu'on s'attaque à ...".

Les coups de fils aux garçons sont souvent bruyants. Madame S. s'inquiète forcément de l'environnement dans lequel est son petit garçon. Non, pas tant l'environnement que le rythme qu'il doit avoir en ce moment. oui, il se couche tard, est "azimuthé", colle son père. Madame S. a un petit pincement au coeur en entendant ces récits un peu brouillon, au cours desquels il relate des journées qui semblent bien fatigantes...
Madame S. voudrait que son petit garçon rentre, retrouve son rythme "bien cadré", ou les demies heures de retard sur le programme repas-sieste-jeu-coucher sont des sources de stress pour elle. Mais elle sait bien, qu'il faut aussi parfois décadrer les enfants. Madame S. Ne veut pas "faire" un spychorigide... Il faut qu'il voie d'autres choses. Fussent elles sans les mamans.

Oui, en ces jours de solitude appréciée, Madame S. ne peut pas s'empêcher de raisonner un peu comme une maman, et plus tout à fait comme l'étudiante qu'elle a été. 

Demain, c'est Madame S. qui part. Oh, pas loin, ni longtemps. Et puis elle repart mercredi. Et ce sera la fin des vacances. Jeudi sera comme les autres, passés au bureau à traiter des dossiers sans doute importants. Et vendredi soir, ils rentrent enfin.
Madame S. sait que dès samedi, son fils l'énervera, c'est sur. Histoire de briser la belle image d'Epinal des retrouvailles familiales. Mais en attendant, elle sait aussi que vendredi soir son coeur battra un peu plus fort en les attendant tous les deux.

* vous aurez saisi, naturellement, que Madame S. n'est autre que Madame Sécotine...

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Commentaires
T
C'est fou comme la troisième personne change tout... Ah, cette madame S, si proche de madame L, si proche aussi de beaucoup de mesdames qui lisent les blogs...je m'amuse de me retrouver dans tes mots.
M
Quoi ? C'était toi, madame S ? ;-D<br /> Hihi, c'est amusant, je retrouve plein d'échos à notre conversation à bâtons rompus de mercredi...<br /> Je pars demain, excellente semaine et... vivement l'automne, alors ;-)
L
qu'est ce qu'ils font du bien ces petits moments de solitude à buller, ranger, bricoler, s'aérer ! je les adore et les attends parfois avec impatience ...
M
bel exercice de style on se serait cru un dimanche !<br /> impossible de redevenir légère et insouciante comme une vraie etudiante mais c qd meme le bonheur de les voir s'eloigner... (et encore plus de les voir rentrer !!)
I
Tiens, je croyais être la seule à boire un demi litre de thé le matin, longtemps dans un énorme bol jaune, maintenant, avec une théire et une petite tasse ce qui permet à mon sens une meilleure gestion de la température. Tu connais le thé Chaï? Je ne jure plus que par lui.
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