Trois
Voila deux ans maintenant que je vis comme ça. A trois. Trois le matin, trois le soir, trois le week-end et les soirs de semaine. Pendant un temps, être trois m'a été difficile, douloureux, destabilisant.
On ne passe pas toujours comme ça, en un claquement de doigts, de deux à trois. Un troisième, né de nous deux, prenait sa place, toute sa place.
Aujourd'hui, deux ans et quelques après son arrivée, ce troisième m'assied dans mon rôle de maman, parce qu'il a deux ans. Parce que c'est sans doute maintenant qu'il parle, marche, rit de mes blagues et me dit maman-je-t'aime que je savoure le fait d'être trois.
A trois c'est fatigant mais ça marche bien, maintenant.
A trois c'est bien.
Et des soirs comme ce soir, ou de trois je passe provisoirement à un, deux et trois me manquent. Beaucoup.
Parce que mon statut de maman, gagné à la force du poignet, arraché à la sueur et aux larmes, il fait sans doute vraiment partie de moi, maintenant.
Alors à Un, je me sens toute ... dépeuplée.