Le matin & le quotidien
Mon plaisir, le matin, c'est d'inspecter le jardin. Après avoir déposé mon fils chez sa nounou, je rentre à la maison d'un pas nonchalant ou pressé, selon les jours. Je rentre par le petit chemin du haut, celui qui longe ce si joli pré voué à l'urbanisation vilaine. Quelques centaines de mètres, et me voila le long de mon jardin. Le grillage est usé, les poteaux en bois vacillants, je pousse le portillon, ce portillon au fond du jardin qu'on retrouve dans les récits d'enfance, celui du jardin de curé, celui planqué derrière l'embrouillamini de poiriers et de lierre entrelacés.
Une fois les pieds dans l'herbe humide, mon regard flâne entre les tulipes dégénérées, les jonquilles précoces, ces petites fleurs bleues dont j'ignore le nom, et aussi, avec un soupir, je vois repartir les pieds d'ories, les ronces commencent à se dresser, trop fières.
Et là, commence la litanie des "il faut".
Il faut tondre.
Il faut arracher ces ronces, là.
Il faut vraiment qu'on taille ce poirier.
Il faut que je m'occupe du rosier.
Il faut aussi que...
Après cette interminable liste de choses aussi improbables qu'empiriques, je traverse le jardin, rentre à la maison et la journée "concrète" démarre.
Je vous la souhaite bonne...