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Sécotine and so on
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21 août 2009

Le lait et les louves

J’avais promis à Telle un billet sur le sujet … Parce qu’après son « stupéfiant stupéfiant », il ne pouvait en être autrement.

Près de moi ce matin, un lange souillé de bave et de régurgitations. Oui, un lange tout sale et tout doux à la fois.

Il traîne dans mon sac à main depuis quelques jours déjà, petit fétiche honteux qui me relie, comme un cordon ombilical, à cette vie de maman que je laisse derrière moi le temps d’une journée de travail. Parfois, discrètement, je le porte à mon nez, pour retrouver quelques fragments de l’odeur de mon tout petit, laissé à une autre pour que je redevienne une salariée.

Ce grand sac à main abrite d’autres grigris, comme une petite réserve de lait en poudre dans laquelle je trempe un doigt, à l’occasion, et je sens rouler sur ma langue les petites paillettes au goût douceâtre.

Ce n’est pas tout à fait le même lait que celui qui coule parfois à des moments imprévus, celui qui nourrit mon enfant depuis ses premières heures. Parfois, je recueille une goutte égarée sur mon doigt, et à défaut de l’essuyer sur le premier textile venu, je la porte à ma bouche.

Geste un peu dégoûtant, un peu animal, comme celui de la maman louve qui lèche ses petits à la naissance.

Geste un peu instinctif que celui de porter la bouche de son enfant à son sein pour lui donner ce qu’on estime de meilleur.

Instinct animal, encore, que d’ignorer l’odeur parfois désagréable des selles d’un tout petit nourri de sa mère. Pour moi, le caca du nourrisson ne sent rien. Pour son père, l’odeur est abominable.

Pour moi, le lait caillé qui s’effrite en croûtes sèches sur mes vêtements est l’odeur de mon enfant.

Je n’ai même pas trouvé dégoûtant le placenta qui s’accrochait à ses cheveux, à sa naissance. 

En devenant maman, nous devenons des louves. On nous enlève des tripes ce petit humain pour qu'il démarre sa vie, seul, et on nous insuffle cet instinct animal. Pour la vie.
Si nous ne nourrissons pas toutes nos enfants de notre sein, la louve reste là - tapie en chacune de nous.

Et parce que c'est de circonstance, j'ai une pensée particulière avec ce post pour Marie...

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Commentaires
T
Bon, ce n'est pas pour critiquer mais ça commence à sentir le renfermé par ici. Je n'ai pas dit le moisi, hein.
M
je trouve que c'est de ce côté animal dont on ne parle pas assez aux jeunes femmes pas encore mère et qui voudraient le devenir. parce qu'il surprend queluefois, quand on est confrontée pour la première fois à cette part de soi.
L
J'ai dû faire appel à ma mémoire.... mais oui, tout est dit, tout est vrai ! j'aurais pu écrire ce post à l'époque où j'étais moi aussi une mère-louve, avant de devenir une mère-poule !
M
J'ai pensé à toi...à ta reprise...mais je me suis éloignée de tout ordinateur alors les pensées ne se sont pas traduites en mots, en mail.<br /> Tu t'es trouvé un doudou et c'est une bonne drogue !!! J'avais beaucoup aimé le billet de Telle.<br /> Je t'écris très vite (rentrée hier soir) pour trouver une date. Mille Bises. <br /> Sniffe ma belle, sniffe !!!
C
Tu veux que je pleure ...c' est ça ?!!!<br /> Quel magnifique post et ces liens qui nous unissent à eux ... si forts , si incompréhensibles par leur puissane et leur beauté ...<br /> Merci la Vie!
Sécotine and so on
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