TaSte
La petite cuiller, directement dans le paquet de Poulain, la poudre brune vole de partout, la cuiller est pleine et bombée. Dans la bouche.
La première cerise de la saison. Je la tourne, je la retourne dans ma bouche, je la réchauffe, je l’évalue sous la dent, teste la fermeté de sa chair. Puis je n’y tiens plus, et mords jusqu’au noyau. Croc.
Très dur, ce carambar dans ma bouche, du fil à retordre pour ma mâchoire. Et puis il s’attendrit et se laisse doucement fondre, apprivoisé sous mes canines, il se laisse mourir lentement en réclamant son successeur.
Se brûler les doigts, un peu, en découpant maladroitement la coquille. Surprise : sera t il assez cuit ?
Quelques grains de sel puis les piquettes. Cérémonieusement découpées dans une baguette, puis tartinées de beurre (forcément salé). Religieusement trempées dans le jaune.
La saveur acidulée du citron. Et puis une bouchée encore chaude et les grains de sucre qui craquent. Et une 2ème crêpe, celles de ma grand mère, inimitables.
Sucre-citron, et rien d’autre.