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Sécotine and so on
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26 juillet 2010

Touw de Fwance

Sur des pancartes découpées dans du carton ondulé, ils avaient peint "Lans". Comme ils les accrochaient sur les panneaux indicateurs, je m'interrogeais. Le seul "Lans", ici, est "en Vercors", et pas exactement sur la route. Je restais perplexe, jusqu'à lire rapidement, sur un carton ondulé un peu plus grand "Lans Armstrong". Là, j'avais compris.
Quelques autres aficionados auraient peint, d'ici la fin de journée, "Lance", correctement ortographié, sur le bitume brulant.

Il était encore tot, très tot, mais les mordus étaient là. La ligne droite était inhabituellement occupée, pour un 14 juillet. Il était encore tot et les autorités n'avaient pas encore interdit l'accès à la route mais l'ambiance semblait étonnamment là, déjà.

Les camping cars avaient de toute leur taille accaparé les endroits ombragés, sous les noyers. Installés dans leurs fauteuils "relax" à ressort, les couples sirotaient un café. Comme à la maison. Les amateurs d'un jour, les opportunistes et les voisins étaient souvent moins chanceux, et installaient ça et là des pliants, à deux doigts de la portière d'une petite voiture garée "comme on peut", au bord du chemin. Le soleil cognait déjà fort mais ils ne bougeraient pas d'un pouce, le front luisant de sueur à 10h du matin.

Le Touw de Fwance allait passer. Une cohorte de cyclistes allait passer, précédés de voitures abondamment peinturlurées, étrange caravane chahutant, le temps d'une journée, notre paisible paysage.

A chaque intersection, la maréchaussée sortait le grand jeu, et pas un rond point n'avait été oublié. Même les sacs poubelle, arborant le logo cycliste, balisaient le passage.

Ce jour là, nous fîmes route vers le sud, tâchant d'éviter ce brouhaha chamarré qui ne nous a jamais enthousiasmé. Ce jour là, le mot "ferveur populaire" prenait corps, dans les marcels et les épaules dénudées, les casquettes moites et l'enthousiasme fugace d'un instant.

Le soir, une voisine généreuse nous distribua une partie de son butin, précieusement accumulé lors du passage de la caravane : des petites étoffes aux couleurs criardes,  estampillées aux couleurs des sponsors, petit fatras inutile mais qui amuserait sans doute les enfants...

Le Touw de Fwance était passé. Au revoir ...

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Commentaires
N
C'est du vécu ! Très bien rendu. Encore d'autres tranches de vie ?
T
C'est bon de te retrouver ici, toi. Et avec ces beaux textes.<br /> <br /> J'aime beaucoup dans celui-ci ta perception des supporters avec le café fumant à la main, comme à la maison. C'est exactement ça.<br /> <br /> Pour le reste, j'imagine que les échantillons d'adoucissant et les sacs colorés ne te manqueront pas...
C
... avec un petit peu de chance l'année prochaine il ne repassera pas par chez vous. je les trouve plutôt attendrissants tous ces supporters prêts à passer une journée à attendre, à se disputer la meilleure place ;-) quand est-ce que tu nous reviens à plein temps ;-)
A
Ahhh! Contente de relire à nouveau tes petits billets!
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