Vide Grenier
Dimanche dernier, chez moi, il y avait un vide grenier. Un peu tard dans la saison, là où ces déballages amateurs abondent au printemps.
Promesses de trésors imprévus, donc riches de leur rareté, ces journées de chine me laissent toujours un goût bizarre.
La pudeur m’empêche d’aller farfouiller franchement dans les entrailles et les souvenirs étalés là, parfois presque impudiquement par des familles pressées d’arrondir un peu leur portefeuille. Généralement, je ne cherche rien en particulier. J’attends le coup de cœur, l’objet qui me fera ouvrir mon porte-monnaie sans limite.
Dimanche, chez moi, mes voisins ont étalé leur vie dans la cour de l’école. Ces mêmes mamans qui, la veille, attendaient leurs enfants à 16h30 étaient installées là, entre les camping-cars Barbie, les jeux Dora l’Exploratrice et les vestes polaires fatiguées, attendant preneur.
Dimanche, les enfants ont bousculé les adultes en zigzaguant sur leurs trottinettes dans la cour de l’école autour des platanes.
Dimanche, c’était très bon enfant.
Rien à voir avec l’organisation quasi militaire, frôlant la perfection, qui transfigure le paysage ces jours ci dans la zone industrielle ou je travaille.
Là aussi, dimanche, il y aura vide grenier. Mais ici, on dit « brocante », c’est déjà un peu plus chic. Ici, les parcours sont d’ores et déjà fléchés, balisés, les barrières installées. Tout change, cela dépend de quel coté de la vallée on habite. Mais si j’ai le temps, je viendrai faire un tour.