la quiétude du dimanche matin
Il aura fallu un dimanche matin un peu particulier. Un passage en ville un peu singulier. Pourquoi aller justement en ville, un dimanche matin ?
Roule, roule a fait la poussette dans la grande galerie déserte. A cette heure encore matinale, personne pour troubler ce calme parfait. Les gardes semblaient bien petits, face aux salles immenses et si claires. J'ai volontairement laissé de coté les salles XIIIème et suivantes, j'ai bifurqué lorsque les murs m'ont annoncé "XVIIIème, France".
Je connais l'endroit presque par coeur.
J'ai déambulé calmement, j'ai salué le buste de Barnave, si élégant.
J'ai encore souri devant les études d'Ingres, j'ai encore souri devant "Flore caressée par Zéphyr", puis j'ai poursuivi au fil du XIXème, laissé Fantin Latour, Delacroix et Renoir... Le petit Nu au fauteuil rouge était toujours là, toujours aussi simple.
Et tellement de nouveautés dans l'immense galerie du XXème siècle... Tellement de surprises et de découvertes ... Chagall a de nouveaux compagnons désormais, ainsi que Derain. Rien de neuf chez Picasso, pas plus que chez Matisse, quoi que...
Et puis comme mon accompagnatrice, du fond de sa poussette, commençait à troubler le silence bienveillant du musée, nous avons haté le pas à travers le XXème siècle, après 1960. Gilbert and George toujours en prêt, et Jackie Kennedy fidèle au poste.
J'ai retrouvé la galerie principale, les visiteurs un peu plus nombreux en cette journée d'élection, pour rentrer sereinement chez moi, retrouver l'ouragan des dimanches matins après cette tranche toute égoïste de quiétude matinale.
C'était bien...