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Sécotine and so on
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30 avril 2009

à mes pieds

C'est la délicieuse Audrey qui m'inspire ce post.

Aussi loin que remontent mes souvenirs, ma garde robe et mes chaussures étaient remplis par vagues, au fil des saisons, uniquement. Un peu à l'ancienne. Arrivait la rentrée, et ma mère me prenait par la main pour aller dans ce magasin de vêtements de la ville voisine, m'achetait la panoplie qui allait m'accompagner durant la partie hivernale de l'année scolaire. Jupe bordeaux, sous pulls gris, le magasin très chic  habillait les petites filles riches du coin.

Ensuite, on allait au magasin de chaussures pour choisir entre Pom d'Api et Aster, le modèle qui allait finir rapé dans la cour de récréation. Et on recommençait au printemps. Nus-pieds dorés et robes imprimées d'ananas.

Le rythme était scandé, immuable, saisonnier. Le chaos de l'armoire à chaussures, chez mes cousins, était très destabilisant. Je revois cette montagne de chaussures entassée, ma tante achetant à ses enfants au gré des promotions, des coups de coeur et des besoins. Chez moi, cette souplesse n'existait pas. Pas plus que les concepts de mode, gérés d'une main de fer par une mère classique BCBG.

La vie a changé. L'adolescence est rentrée en scène, avec elle ses vagues de mode.
Mes copines portaient ces petites tennis Chipie, nous étions encore trop jeunes et l'époque pas adaptée pour porter des Bensimon, réservées aux lycéennes. Moi, je me contentais du modèle approximatif. La pâle copie. Oser demander les "vraies" était un outrage à mon éducation et au porte monnaie de ma famille.

Au gré d'une autre poussée vers l'age adulte, j'ai enfin osé. A 7000km de ma famille et avec les travellers chèques de mon séjour, une toute première paire de Converse est arrivée dans ma valise. Des rouges. J'étais une rebelle. J'avais des vraies. Comble du chic, pour pas cher.
Ce même été, la famille s'équipa de DocMartens achetées pour une bouchée de pain sur les marchés anglais. Je jubilais intérieurement à l'idée que mon père porte la même marque de chaussures que Robert Smith. La coque en moins, bien sur.

Les Kickers de mon enfance ont alors refait leur apparition dans mon placard à chaussures, à coté des Doc et des Converse.

Encore 15 ans plus tard, il me reste quelques barrières. Dans mes achats, pas d'excès, rien d'ostentatoire. Je conserve malgré moi la saisonnalité. Une paire par saison (ou deux, d'accord).
Il reste encore à assouvir quelques envies, pour réparer les petites privations de l'adolescence. Les tennis Bensimon, par exemple, sont encore neuves dans mon placard.
Et bien sur, les inratables Clarks de mon adolescence devraient sans doute rejoindre la collection, un peu plus fluctuante à l'image de ce placard chez ma tante que le sage alignement d'une paire par saison chez moi.

Et bien sur, j'assouvis par procuration - les Converse, les vraies, sont déjà là en pointure 23, 24, 25, idem pour les Bens de cet été... Qui a dit gosse de riche ?

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Commentaires
M
même rebelle voire révolutionnaire comme je le fus, des pieds à la tête, je sais que je garde des habitudes dues à cette bonne éducation! <br /> J'apprécie ta façon d'écrire
2
chez moi on était comme la famille de chez toi...ça apprend la débrouillardise et le système D pour s'équiper !!<br /> mais c'est vrai qu'aujourd'hui, chaque fois que je m'offre un vêtement inutile mais tellement beau - même pas trop en promo - je me dis que j'ai drôlement de la chance et j'arrive à ne plus trop complexer...
L
C'est troublant de constater combien nos "frustrations" adolescentes peuvent influer sur nos achats compulsifs à l'âge adulte !!!<br /> BIZ
T
Justement, pour le jour J, qu'as-tu prévu en plus de ton tee-shirt PB ?<br /> <br /> (je pense bien à toi)
Sécotine and so on
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