le tiroir du milieu
encore une variation sur le thème de l'insomnie, vous allez finir par vous lasser...
Mes nuits sont occupées par mille activités, plus futiles les unes que les autres. Impossible de se concentrer sur un chantier important - si le sommeil venait, impossible d'entamer un projet digne d'un périple - si le sommeil venait ...
Guettant les moindres signes de baisse de vigilance, j'avance dans la nuit en jetant, de temps à autres, un coup d'oeil sur l'horloge du PC, qui égrenne impassiblement les heures - et le sommeil ne vient pas.
Installer un poste de commande avancé pour passer la nuit, m'assurer que, si d'aventure le sommeil venait, je le prendrai à bras le corps pour l'enfermer quelques heures entre mes bras, sous une couette de fortune et un canapé démembré pour m'accueillir.
Le cordon d'alimentation de l'ordinateur est indispensable, aussi, et un livre traine à proximité - si le sommeil venait. On ne sait jamais.
Lorsque mon corps ne se repose pas, il est impératif que je marche, de long en large dans la pièce pour tenter de calmer ces membres qui, inexorablement, accomplissent le travail que la nature exige d'eux. Mes pas me guident souvent vers le tiroir du milieu. Celui dans la cuisine, celui de la console. Yeux fermés ou presque, je m'arrête devant ce meuble pratique à défaut d'être vraiment beau. Le tiroir du milieu recèle mille trésors sucrés et chocolatés. Ils me consoleront, à 1h, ou 2 ou 3 du matin, de cette solitude mal assumée. Ils me consoleront, étoufferont cette frustration du manque de sommeil et cette quasi hystérie intérieure qui m'agite. Le tiroir du milieu me donne l'embarras du choix -après tout c'est Pâques, les oeufs ont trouvé leur place ironique au milieu des Carambars, Crunchies, Kinder et autres barres chocolatées à grand renforts d'OGM - et j'espère que cet apaisement tout relatif saura guider le sommeil. Après tout, s'il se décidait à venir...