J'aime les usines
Depuis toujours j’aime les sites de production. Sans doute parce qu’ils sont éloignés de mon quotidien, un peu exotiques pour la fille qui est dans les bureaux gris clair, parcourant les couloirs de moquette en croisant des collègues bien habillées.
Peut être parce que la rudesse des sites de production contraste avec le savoir-faire et l’habileté des hommes qui y oeuvrent.
Ces grosses mains rugueuses et pleines de cambouis manient des outils aussi massifs que bruyants. Le savoir-faire, ici, ne se compte pas en nombre d’années passées sur les bancs des grandes écoles.
L’admiration que je peux éprouver est proportionnelle à mon ignorance de ces sujets. Je me sens bien petite avec ma culture générale, devant cet opérateur de production qui utilise la fraiseuse pour tailler des pièces.
Les subtilités des tissages – les finesses des alliages métalliques – le fini des produits bien concrets, élaborés sous mes yeux et pas dans une hypothétique unité de production, quelque part en Chine.
Je reste émerveillée de ce monde auquel je participe – mais de loin, navigant dans des concepts « hautes sphères » parfois éthérés, loin des spécifications techniques demandées pour la production de telle pièce.
Vendredi dernier, j’ai encore suivi, le sourire aux lèvres et les yeux pétillants, le parcours de fabrication des pièces de ma société. Et j’ai adoré.