Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sécotine and so on
Archives
23 janvier 2009

La pluie, enfin ...


Discover Lloyd Cole!

Ce blog commence de plus en plus à ressembler à une chronique météo, mais j’avais envie de partager tout cela.

La pluie, enfin, a remplacé la neige ici, trempant et détrempant la campagne environnante, rendant plus menaçante la silhouette des arbres dénudés, attristant un hivernal paysage assez morose.

La pluie, enfin, qui lave et relave nos atmosphères, humidifie nos maisons et nous change d’un froid sec à la limite de l’astringent, la norme dans la région.

La pluie enfin, apanage météorologique qui me ramène à l’autre bout de la France, là ou les maisons de brique sont battues par le vent, humides en permanence.

Un bord de mer du Nord un peu perdu sous l’écrasant horizon, un petit village figé dans mes souvenirs.

L’avenue principale est bordée de dunes et les petites rues adjacentes se terminent dans un cul de sac balbutiant, frontière floue entre bitume et sable, trottoirs et oyats.

Les maisons ont un délicat parfum d’avant guerre, il s’en échappe un parfum de Jean Sablon et de Maurice Chevallier à travers les fenêtres aux montant délavés, carrelages frottés à grande eau et plaques nominatives en marbres tellement désuètes. « Villa Marguerite » ou « Mon abri ».

Il est là, mon paysage Norman Rockwell version franchouille, mes tableaux de Edward Hopper bleu blanc rouge, mon interprétation d’ « Un été 42 ». Modeste et génial, ce petit coin de France un peu perdu, qui berce l’histoire de ma famille depuis des décennies. En pointillé, désormais, hélas.

Loin des glorieux Touquet Paris Plage et autres stations balnéaires rutilantes, ici c’est une petite France mouillée de pluie qui subsiste.

Il y a souvent un coup de fil paternel qui me dit « je suis sur la plage et je suis tout seul », parce qu’il a la latitude de partir respirer l’immense horizon comme ça, le temps de quelques heures.

Il y a ma crainte d’être déçue, le jour ou j’y retournerai, par une urbanisation galopante et la colonisation inévitable des Pierre et Vacances. La peur de voir un golf pousser sur ces pans de sable encore pleins de barbelés du débarquement.

Je sais que tout cela est déjà fait. Je n’y échapperai pas. Mais sans doute avec la pluie, enfin, je pourrai y respirer un morceau de mon enfance.

Publicité
Commentaires
C
à te lire on les imagine très bien ces petits bouts de rues ! et puis pas besoin d'aller dans des stations balnéaires très chics qui sentent la crème solaire ! la côte est parsemée de charmants petits villages les pieds dans l'eau !
C
joli morceau de toi ...<br /> Mais la pluie ...non , elle n' est pas faite pour moi !
Sécotine and so on
Publicité
Publicité