Ma vie sur le oueb
Découvrez Lloyd Cole!
Je me demande souvent comment mon père considère mon agilité à manier un ordinateur. Pas plus tard qu’hier, alors que je tripotais mille boutons et lançais d’autres programmes depuis mon Laptop sous ses yeux un peu perdus.
J’ai grandi avec, sans doute comme vous toutes/tous. Fait mes débuts avec l’Amstrad de l’école et puis un jour les PC sont arrivés dans nos foyers. Puis les profs ont exigé des mémoires tapés. Et puis le boulot. Et puis Internet.
Ma première adresse mail fut prestigieusement professionnelle. Depuis mon nom, mon prénom, et un hôte de belle facture internationale j’adressai dans un antique bureau avec vue sur un lac alpin un « e-mail » à un professeur qui ne répondit jamais. Sans doute ignorait il, en 1997, l’utilité d’un tel système. Le mémoire que je rédigeais sur la confiance dans les relations économiques n’en souffrit, heureusement, pas trop.
Il y a 10 ans seulement, mon employeur ne disposait que d’une adresse mail pour toute la société, et comme la connexion se facturait à la minute, on ouvrait la boite de réception une seule fois par jour pour répondre aux clients.
On hésitait souvent, avant de créer son propre mail sur Yahoo ou autres Hotmail, à donner sa réelle identité. Combien de CV d’étudiants ai-je vu passer avec des adresses suffisamment fantaisistes, qui en disaient long sur les personnalités ?
Sont arrivés les sites de réunions d’anciens élèves, puis les réseaux sociaux genre Copains d’avant ou désormais le presque incontournable Facebook. On s’inscrit, on retrouve des gens à qui on n’a pas forcément des tonnes de choses à dire sinon « je vais bien, j’habite là et j’ai tant d’enfants ».
En parallèle, les blogs. Sous couvert d’un anonymat relatif, vous et moi racontons ce que nous souhaitons.
Là où cela devient intéressant, c’est lorsqu’on passe, le temps d’un moment, du virtuel au réel. Lorsqu’une identité prend corps dans votre boite mail, celle avec un vrai nom. Parfois un numéro de téléphone. Et une voix bien vraie au bout.
Si les kilomètres le permettent, on peut même se retrouver à un arrêt de métro, déjeuner et se regarder pour de vrai. Repartir, le cœur léger, en pensant que c’est une fille géniale.
On aurait sans doute pu se croiser un jour dans la rue. Et si ça arrivait un jour, on ferait quoi ?
En bande son, une redécouverte qui me projette en 1989. Fin de l'enfance, jolie période malgré tout.