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Sécotine and so on
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5 décembre 2008

Ma petite entreprise ne connaît pas la crise…

(attention, post déprimant)

Les médias nous rebattent les oreilles avec la crise, la Crise, cette très grave crise qui vomit chaque jour un peu plus d’ex-salariés sur des trottoirs déjà bien encombrés de SDF et de sans papiers.

La crise, les hommes politiques, les hommes économiques et les sages en disent chaque jour quelque chose, quelques mots, des discours entiers, des mesures, des lois, des conférences…

La crise, c’est un mot qui n’a jamais quitté le vocabulaire. J’ai l’impression d’être née dedans, d’avoir grandi dedans. Quelques embellies passagères, du temps du « boom de l’internet » ont égayé le paysage, trop belles pour être vraies et y croire pour de bon.

Non, la crise, depuis que je suis en age d’écouter la radio et regarder la télé, a toujours été là. On parlait de plans de rigueur, du temps ou le ministre des finances était large et haut avec des lunettes à épaisse monture carrées.

Pendant ce temps là, les Jours de France s’empilaient à la maison et mes parents, eux, ne connaissaient pas vraiment la crise, je crois. La quantité de jouet et la qualité des vêtements que je portais démentaient quelconques difficultés. Ou alors se sont-ils plu à me le faire croire ?

Et puis me voici, quelques décennies plus tard, propulsée à leur place, responsabilisée dans ma vie d’adulte. Cette fois la crise est bien présente, elle me saute aux yeux de toute sa flagrante discrétion.

Les réflexions de la dame à coté de moi, au supermarché, qui compare trop longuement le prix des paquets de jambon.

Les chiffres, partout présents, pour comparer le prix de l’essence et celui du gaz.

Les virées shopping, une espèce totalement disparue, laissant des kyrielles de vendeuses s’ennuyer dans des magasins vides de clientes.

Les désinscriptions massives et systématiques de newsletters annonçant avec grand fracas des ventes exceptionnelles de marques prestigieuses.

Et au final, un univers qui se réduit, se réduit …

Autant que les kilomètres, que l’on ne parcourt plus.

Autant que les livres, les magazines, que l’on n’achète plus…

La genèse d’une telle situation économique m’échappe complètement … ou est finalement le point de départ de cette chute massive, de cette dégringolade incontrôlable qui, une fois n’est pas coutume, m’emporte également ?

Et pendant ce temps là, Dominique Esway égrène tous les soirs sur France Info la liste des entreprises qui dégraissent, licencient, ferment, sont en redressement mais ne pourront rien redresser du tout.

Et pendant ce temps là, sur le thème de "Sauve qui peut", ici on continue à bosser, sagement, performants, pour éviter à notre tour ... d'aller pointer à l'ANPE, d'aller quémander la clémence des banquiers, les nuits blanches saturées de "comment on va faire"...

Oui, cette fois, la crise est bien là, partout.

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Commentaires
E
tous je ne crois pas justement, Marion... mais la grande majorité sans doute !<br /> Personnellement ça ne me rassure pas. Et je rejoins Andy. Ca fait bien longtemps que nous arrêtons d'écouter des infos toujours noires et déprimantes, qui assoment, dépriment. Fini... Ca nous laisse du temps pour entrevoir des jours plus roses, pour parler d'un monde reconstruit différemment après cet épisode, qui aura forcément une fin (comme toute crise).
M
avec cette rassurance un peu niaise de se dire qu'au moins, on est tous dans le même bateau. enfin tous....
A
De toutes façons c'est les médias qui créent la crise! Heureusement dns mon magasin on a encore des clients!
C
... mais maintenant on a un super ministre de la relance (rien que le titre me fait marrer !) ... ça devrait aller mieux ! ma grande entreprise ne connaît pas encore la crise ... mais le grand manitou la prévoit pour juin 2009 ... alors il faut se serrer la ceinture ... dommage, les augmentations devaient tomber fin janvier ! que le monde est mal fait ! désolée d'être cynique mais la coupe est pleine ! alors oui, j'en arrive à regarder les étiquettes quand je fais les courses, à repousser certains achats et à privilégier encore et encore les enfants !
Sécotine and so on
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